Le temps s’est arrêté quelques secondes ce matin, m’offrant un peu de la magie de l’ascenseur social faisant mine de grimper d’un étage. Il y a 28 jours, je quittais mon travail avec l’étrange intention de recoller les morceaux d’un passé tumultueux avec Pôle. Ce matin, je recevais un signe. En ouvrant mes e-mails, je constate que Pôle a mis « un document à ma disposition dans mon espace ». Jusqu’ici rien d’extraordinaire, il a toujours un double des clés sur lui. J’appréhende un peu la lecture de ce courrier, inquiet que Pôle ait eu vent de mes railleries et qu’il décide alors de m’envoyer quelques nouvelles cases à cocher et autres pages à signer. Il n’en était rien. Les gardiens de 2013 ont eu le dernier mot et c’est en leur dernier jour que je reçois… Mon ouverture de droit à l’allocation d’Aide au Retour à l’Emploi !
Archives mensuelles : décembre 2013
28ème jour : répétition générale
Il m’aura fallu 28 jours pour comprendre que je pouvais être mon propre ennemi dans cette aventure masochiste de la reconversion professionnelle. Il ne manquait plus que ça ! Evidemment non, je ne serais pas du genre à me divulguer de fausses informations, à me communiquer les coordonnées erronées d’une personne qui va se demander pourquoi je la contacte, pas du genre non plus à me refuser un financement. Cependant, je pourrais être contre-productif en continuant à me morfondre les jours où Pôle ne me donne pas de nouvelles alors qu’il avait dit qu’il en donnerait. D’accord, « morfondre » est un terme un peu fort mais je le trouve assez représentatif de cette relation à la fois tendre et conflictuelle que j’entretiens avec ma nouvelle précarité.
« Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te radie ». Voilà qui résume assez bien mon état d’esprit actuel et cela tombe très bien puisque cette phrase est de moi. Ceci étant dit, et bien dit n’est-ce pas, j’ai décidé de finir l’année et de commencer la suivante en relativisant. Un peu. J’admets bien volontiers que c’est une décision d’autant plus simple à prendre que Pôle n’a pas l’air décidé à ce que l’on fasse du co-voiturage. De plus, je ne sais absolument pas ce que veut dire « relativiser ». Ainsi si je résume, pour cette fin d’année et le début de la suivante, je n’ai rien décidé. Et je continue l’aiguisage de ma patience… Je vais tenter d’éviter de faire du Pôle Bashing car on ne tire pas sur des ambulances qui transportent des chômeurs. Je vais en rester à Alain Bashung, mentir la nuit et prendre des trains à travers la plaine.
Faut-il aussi un CAP si l’on veut devenir pâtissier-poète ?
27ème jour : fermeture dominicale
Alors je vais être très clair.
Aujourd’hui, je n’ai pas ouvert de livres de pâtisserie, je n’ai cassé aucun oeuf, pas mis les mains dans la farine ni même rien pesé, j’ai laissé mon tablier plié, j’ai utilisé internet pour autre chose que traquer mes prédécesseurs reconvertis professionnels ou dénicher un CAP Pâtissier en vente flash, je n’ai pas guetté la boite aux lettres puisque le facteur avait une bonne raison de ne pas passer, je n’ai pas pensé à Pôle ou alors beaucoup moins, j’ai finalement fait comme si je n’avais rien à faire et je crois que j’y suis plutôt bien arrivé.
Voilà. Je ne peux pas être plus clair.
Le retour au lundi est prévu pour demain.