« Je suppose que vous avez le projet d’entrer en formation avec la Chambre des Métiers ».
Voilà. Après 212 jours, Pôle en est aux suppositions. Ce matin, ma conseillère, celle qui est dévouée corps et âme à ma cause, a laissé un message sur mon répondeur. Qu’elle accepte mes plus plates excuses, je n’étais pas disponible, un peu comme elle lorsque je passe en agence et qu’elle est en congés, absente, ou présente dans les bureaux mais avec pour mission de ne recevoir personne. Pour cela, je sais donc qu’elle ne m’en voudra pas de ne pas avoir pu prendre son appel. Après coup, je dois bien le reconnaître, j’aurais été déçu de ne pas pouvoir immortaliser ce qu’elle avait à me dire, chose que j’ai pu faire grâce à son message vocal.
212 jours. On peut en faire des choses en 212 jours. Personnellement, j’en ai fait pas mal en ce qui concerne ma reconversion professionnelle, à commencer par informer Pôle dès le 1er jour que je souhaitais entrer en formation de CAP Pâtissier avec la Chambre des Métiers. Ce projet, ce souhait, appelons cela comme on veut, avait été inscrit dans mon dossier de manière à assurer une certaine forme de suivi et pourquoi pas à générer des propositions ou autres conseils en lien avec ledit projet. A chaque entretien avec un conseiller, j’ai cessé de compter aussi bien le nombre d’entretiens que de conseillers, je me trouve dans l’obligation de rabâcher ce pourquoi je suis là, reconversion professionnelle, CAP Pâtissier, création d’entreprise, toutes ces choses a priori fort simples à comprendre et à suivre puisque chaque conseiller saisissait une synthèse de l’échange à l’attention du prochain collègue. Enfin ça, c’est ce que je croyais. Il y a plusieurs explications au fait que je doive tout reprendre à chaque rendez-vous : soit les conseillers trouve ce que je raconte formidable et veulent en profiter un maximum, soit ils sont incapables de se servir de leur ordinateur et de leur logiciel et donc de retrouver ce qui s’est passé lors de l’épisode précédent, soit ils font semblant de saisir une synthèse à la fin de l’entretien et alors là chapeau parce qu’on y croirait vraiment. Enfin moi j’y ai cru en tout cas.
Pour entrer dans le vif du sujet, ce matin ma conseillère m’appelait pour m’informer qu’elle venait de récupérer la note de son collègue datée du 16 juin, ce collègue que j’avais rencontré pour lui demander d’envoyer un mail à celle qu’il a rebaptisé Madame Machin de la Chambre des Métiers. Il a donc fallu trois semaines à MA conseillère pour jeter un oeil à cette information qu’en plus elle ne comprend pas. Et si elle m’appelle c’est justement parce qu’elle ne comprend pas. Elle suppose que j’ai le projet d’entrer en formation avec la Chambre des Métiers. Après 212 jours, elle suppose. 212 jours. J’aimerais savoir écrire les chiffres en majuscules pour que tout le monde se rende bien compte de l’énormité. Alors elle voudrait que je passe la voir. Pour comprendre. Puisqu’elle ne comprend pas. Après 212 jours, elle ne comprend pas. Chère madame, pour le bien-être de tous, il est préférable que je ne passe pas vous voir et que je fasse comme si votre message n’avait jamais existé. Je vais faire sans vous sur ce coup-là, comme je le fais depuis… 212 jours.
Mes conclusions ont été rapides, claires, concises. Pôle est le seul à pouvoir lancer pour moi le processus d’inscription au CAP Pâtissier. Comment va-t-il pouvoir réaliser cela correctement et dans les délais impartis alors qu’il en est encore à supposer que j’ai le projet d’entrer en formation ?
Pôle, n’oublie pas que je sais où tu habites.
BONUS
Lire ce billet, c’est important. Mais ce billet ne serait rien sans ce fameux message enregistré sur mon répondeur. J’aurais pu jouer au con mais je sais que je ne peux pas rivaliser, je me suis fait une raison, j’ai donc coupé le nom de ma conseillère. Vous verrez, cela ne gâche aucunement l’authenticité et la richesse du contenu.